Petits Massages en Famille
Ce matin, je me suis réveillée avec des contractures dans le cou et les épaules, je me sentais « rouillée ». Je suis sûre que nombre d’entre vous reconnaît là quelque-chose de familier…
Et toute la journée j’ai dû « trimbaler » ma tête lourde et un peu douloureuse.
Ce soir, à mon retour à la maison, ma fille de 12 ans m’a fait part d’une petite douleur au genou qui méritait un massage, selon elle. Elle me soumet régulièrement des petits bobos comme celui-ci, à la cheville, au niveau des reins, au cou…. Je ne refuse jamais le massage qu’elle me demande alors, car je sais combien les 10 à 15 minutes que je lui consacrerai ainsi, lui feront du bien, et à moi aussi. Car au-delà des bienfaits de la manipulation en elle-même, la dimension affective du « toucher bienveillant » prend ici pleinement sa dimension.
Ce soir, après avoir massé ma fille, je lui ai fait part de mon bobo à moi, et elle m’a offert un massage en retour. Ces 10 petites minutes m’ont enfin libérée de cette tête pesante qui m’a gâché la journée, et m’ont donné droit à une soirée bien meilleure !
Alors mon message, aujourd’hui, c’est que s’il est évidemment salutaire de se confier régulièrement aux mains expertes d’un professionnel, pour un soin complet et profond, cela n’empêche en rien de cultiver en famille, cette manière spécifique de prendre soin les uns des autres. Je dis bien cultiver, car je mesure à quel point cela réfère à la culture permanente des liens qui nous unissent les uns aux autres, qui nous renforcent, nous assouplissent, nous nourrissent et nous offrent une part d’Amour dont nous avons besoin.
Ce que je crois savoir de la manière dont le massage fait partie du quotidien en Inde, c’est qu’il s’agit bien sûr d’avoir recours aux soins des médecins ayurvédiques pour se soigner ou pour rester en bonne santé, et qu’il s’agit au moins autant de « petits massages familiaux », en toute simplicité.
Le film « Shantala », un petit bijou des années 70, montre longuement une mère indienne qui prodigue un massage à son bébé. Le film débute par une voix off qui nous démontre avec une force poignante pourquoi le bébé a évidemment besoin d’être massé, pour trouver progressivement la force de faire face à la vie et grandir jusqu’à devenir un « homme debout », comme on dit chez moi. Ces mots m’ont beaucoup touchée, et je me suis instantanément dit que ce besoin, nous le conservons tout au long de notre vie.
Nos enfants vivent de longues années entre le temps du nourrisson puis du tout petit qui fait l’objet de soins corporels et de portage, et celui du toucher propre aux adultes. Il me semble que les « petits massages familiaux », comme ceux que je relatais pour commencer, doivent pouvoir trouver une place de choix et combler un manque dans notre manière de leur accorder du temps, de l’attention, du soin. Je dirais même que cela peut conforter la construction d’un rapport sain et plus simple à leur corps et à celui des autres.